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EN CE TEMPS LÀ

Dernière mise à jour : 1 nov. 2020


... Nous étions communistes

Certains sont grands, jeunes, juifs, catholiques, espagnols, amateurs de vélo ou de livres de la Pléiade. En ce temps là nous, nous étions communistes. C’est maman qui me l’a dit. Communiste, çà veut dire que le dimanche matin vers 11 heures, nous quittons l’appartement du Bd de Saint Loup pour nous rendre au bar des Amis. De drôles d’amis qui crient et boivent un alcool jaune qui sent fort l’anis. Je déteste l’odeur d’anis et de fenouil aussi. Normal si je suis née ici, je ne suis pas autant d’ici que ceux dont les parents, et les parents des parents étaient d'ici. Nos «amis» agitent leurs bras en regardant courir des chevaux sur un poste de télévision. Léon Zitrone commente. Moi j’aime bien Léon Zitrone. Papa dit que c’est un russe blanc. Au ton de papa, j’ai compris que ce n’est pas une bonne chose d’être un russe blanc. Mais moi, russe blanc ou pas, j’aime bien Léon Zitrone, Intervilles et les courses de vaches landaises. Papa et maman préfèrent regarder Apostrophes le vendredi ou les Dossiers de l’écran le mardi soir Le générique me glace d’effroi. Le nom de Rachmaninov me fait peur aussi. Papa ne m’a rien dit. Mais Rachmaninov c’est sûrement un russe blanc lui aussi. Dans un coin du bar, des piles de journaux liés entre eux avec des ficelles en corde. C’est Luma. Maman et moi, prenons le paquet qui porte notre nom. Nous allons nous installer à l’angle du Boulevard de St Loup et du boulevard Hecquel au niveau du tabac «le Chiquito». Un cheval noir est dessiné sur la devanture recouverte de petits carreaux jaune citron. La place est stratégique. Le Chiquito est le seul tabac ouvert le dimanche à des kilomètres à la ronde. Maman brandit le journal : - Demandez Luma, Luma dimanche. Maman est belle, distinguée, professeur. Elle sent l’Air du temps de Nina Ricci. J'aime le vaporisateur en verre avec son bouchon en forme d’oiseau. Je n’aime pas que maman crie dans la rue comme une mendiante Des enfants de mon école passent à notre hauteur. Certains se rendent à la petite église avec son clocher si mignon.Je n’ y suis jamais rentrée. Les parents chuchotent à l’oreille des enfants... communistes, des rouges. Nous sommes communistes et je suis rouge... de honte.

Nous sommes en 1970.

Luma titre: Degaulle est mort

....Nous collectionnions les timbres


En ce temps là

Le rendez-vous est fixé chaque année dans un local du boulevard Queyrel. La salle ressemble à un garage. Le froid y est polaire. La pièce, au sol en béton, suinte l’humidité et l’alcool utilisé pour ronéotyper les tracts. Le premier camarade arrivé, allume le poèle avec son gros tuyau en fonte fixé dans le mur. Je me blottis à proximité remplissant avec application des coloriages.... Les conversations s’animent. Cuba.la Tchécoslovaquie, le pouvoir d’achat, la CGT, l’union de la gauche, battre la droite, Jacques Duclos, Manufrance... comme le catalogue que maman consulte à la maison. Des mots qui m’ouvrent les portes d’un imaginaire riche de possible. Pourquoi ai-je cette drôle d’impression de vivre en clandestinité. J’aime cette ambiance de mystères comme ceux que je lis dans le Club de cinq ou Fantômette.

- Nous sommes dans l’opposition, pour la révolution explique maman.... - Opposition, Révolution, compromissions .... kesako... ?

J'enfourne une énorme part de galette des rois saupoudrée de sucres et de fruits confits. La révolution a donc ce goût de bonheur, d’effervescence et de convivialité ? Alors oui moi aussi je suis pour la révolution.

Vient l'heure de la cérémonie tant attendue. On distribue les timbres, solennellement en se donnant du camarade... Chaque année, c'est le même timbre qui s'échange, avec une faucille et un marteau. Il y a que la couleur qui change. Je ne vois pas trop l’intérêt de se réunir pour toujours collectionner le même timbre aussi moche. Mais cela a l’air de tous leur faire tellement plaisir...Alors moi aussi je suis contente. La remise des timbres, çà fait chaud au coeur.

Moi même, je fais collection de timbres de tous les pays du monde. Avec eux, je voyage. L’Afrique surtout me fascine. Panama et son canal, Um al qiwain avec tous ces animaux, Malaisie et ses papillons. Tous rangés dans l'album Afrique, celui de l'ailleurs, des territoires sauvages, de l'espérance.

Quand je serais grande, moi aussi je serais africaine.


J’aime aussi les timbres des pays de l’est. Papa en reçoit beaucoup. Lui et ses camarades ont des amis là bas...Noyta CCP, Cecoslovenko, Magyar Posta, Polska et Posta Romana. On y apprend beaucoup de choses sur la vie quotidienne. Paysan aux champs, ouvrier de chantier, conducteur de tracteur. Et puis il y a les images des jeux Olympiques. Nadia Comanecci. Et les patineuses russes. Quand je serais grande je serais gymnaste

mais pas nageuse de l’est.cMaman dit qu’elles prennent des ors monnes. Je ne sais pas bien pourquoi elles volent de l'or. Je ne sais pas trop qui sont ces monnes. Sans doute une espèce rare de nonnes. Or chez les communistes, c’est comme çà.On n’aime pas les curés.

Maman et papa sont un peu comme Robin des Bois. Ils veulent prendre aux riches pour donner aux pauvres. Cela me parait beau et courageux. Je suis si fière d’eux. Mais quand même j’ai un peu peur. Dans mon école, ils sont tous bien plus pauvres que moi. Et j’ai vraiment pas envie qu’Alexis N’guyen, Medhi Amokrane, Sylvie Cohen ou Muriel Ochipinti viennent me les piquer mes jouets,surtout ma poupée Bella et sa robe de mariée.

Au fond de moi, je ne suis pas si sûre que çà d'être communiste.Mais je veux pas faire de peine à papa et maman.

A Marseille, toutes les familles ont leurs crèches et leurs santons. Nous aussi les communistes, on a une marionnette dans le placard. Il est en plâtre blanc... Il s’appelle Lénine... Il est aussi super utile

il sert à tenir les annuaires dans le placard du téléphone. J’ai dit à Papa qu’il en faudrait un deuxième de l’autre coté pour éviter que que les bottins ne glissent. Il m’a bien parlé de Staline, le copain de Lénine. Mais papa n’a plus l’air très sûr de vouloir le mettre dans le placard pour tenir compagnie à Lénine.

Il y avait des pieds noirs


En ce temps là Maman a dit. On va avoir une femme de ménage. Elle est pied-noir. L’horreur s'inscrit sur mon visage. Je connais les peaux rouges des western, les petits hommes verts, les chinois tout jaunes et surtout Tchang, le petit copain de Tintin. Les albums, mon frère les récupère en lousdé chez des copains de classe.

Tintin, les communistes ils aiment pas trop parce que depuis qu’il est allé au Congo, le petit reporter belge est devenu raciste. Pas bien vu non plus Mickey l’américain et son monde et Picsou, boursicoteur capitaliste.

Quant à Astrapi et Okapi, ce sont les curés qui écrivent.Chez les communistes, on lit Pif et on collectionne ses gadgets :les poids sauteurs du Mexique qui n’ont jamais sauté, le petit arbre de septembre destiné à devenir sapin de Noël pour mouches, le soulève plat qui a tellement soulevé la soupière que papa a pris le liquide chaud dans la tête. Depuis, même Pif... il est plus sûr d’être très fan papa. Mais les pieds noirs.... J’imagine le pire. Ces pauvres gens sont donc si pauvres qu’ils n’ont pas de quoi se laver... Peut-être ont ils dû quitter l’Algérie brutalement sans avoir le temps d’emporter leurs chaussures.

Ils sont venus jusqu’à Marseille pied nus. Mes frères et moi attendons la pied noir de pieds fermes

et propres jusqu’au tréfonds des oreilles. - Mi chiri, que vous êtes mignons.

Il faut m’appelli tatie.


La pied noir nous serre dans ses bras à nous en étouffer.

Nous retenons un fou rire.

Mon frère est né à Lille et parle ch’ti.

Je suis née à Marseille et si je veux, je peux parler marseillais mais pas tous les jours.

Mais cet accent là, nous ne l’avons jamais entendu. Repliés dans la chambre. Nous pleurons de rire. Maman a déboulé comme une furie.

Et assène à chacun une claque retentissante. - Petits racistes. Vous me faîtes honte. Très vite et parce que nous ne sommes pas racistes, nous avons bien aimé madame Serfaty

Avec elle, entraient dans la maison des odeurs de gâteaux, des moissons de câlins et de chaleur humaine.

Maman et papa sont des intellectuels disent leurs camarades.

Et les intellectuels c’est pas comme les pieds-noirs, çà ne fait ni de gâteaux, ni de câlins.

Les intellectuels, çà parle politique et littérature. Avec Madame Serfaty toute l’Algérie de Constantine a élu domicile dans la cuisine. Pain azime, gâteaux colorés, aux amandes, à la fleur d’oranger, couscous.

J’aurais vendu toutes mes Barbie pour un seul Montecao, petit gâteau à la cannelle en forme de volcan. - Mangez, mangez, mi pitits, v’zètes tout maigre.... Alors nous mangions, mangions, parce qu’il faut pas être raciste. Madame Serfaty est une rapatriée. Elle est venue d’Algérie en bateau avec des milliers d’autres pieds-noirs.

Certains ont continué vers Lyon ou Paris, Beaucoup se sont arrêtés à Marseille parce que les collines ici

ressemblent à celles d’Alger. Et les pieds noirs çà les rends heureux. Ils se sentent bien ici. Madame Serfaty s’est installée cité Air Bel avec pleins d’autres pieds-noirs mais aussi des italiens, des vietnamiens, des arméniens. Toutes ses affaires, elle les a laissé là bas, de l’autre coté de la Méditerranée.

Et Madame Serfaty, çà l’a rendu triste. Maman aime beaucoup Madame Serfaty. Pourtant, c’est un peu à cause d’elle qu’elle a du quitter son pays.

Maman dit que l’Algérie n’appartient pas aux pieds noirs. Et qu’on a eu raison de rendre l’Algérie aux algériens.

Pendant la guerre d’Algérie, maman n’était pas d’accord avec De Gaulle ni avec les pieds-noirs.

Aujourd’hui, peut-être que maman regrette d’avoir été méchante avec les pieds-noirs.

Peut-être que c’est pour cela qu’elle est si gentille avec Madame Serfaty Maman a dit.

- Le mari de tatie est au chômage.

C’est pour çà qu’elle doit faire des ménages.

Mais il faut pas le dire aux copains à l’école. Je sais pas ce que c’est le chômage. Sans doute ne maladie honteuse parce que lorsque tatie et maman en parlent, c’est toujours à mi voix ou pour ne pas m’inquiéter. J’ai un peu peur que ce soit contagieux. Et si on pouvait en mourir du chômage?

Il y avait des réfugiés espagnols


En ce temps là Il y avait des républicains espagnols. C’est comme çà que l’on appelle les laveurs de vitres à Marseille. Et des laveurs de vitres, il y en a beaucoup qui viennent chez nous. Papa dit que c’est la solidarité entre les peuples. Pour les aider lui et ses camarades ont crée un réseau. C’est chouette car nos vitres elles sont tout le temps propres.

Les réfugiés espagnols, ils ont connu la guerre en 1936. Et papa dit que nous aussi on est en guerre. En pleine guerre froide.Sur terre les guerres c’est comme l’eau du robinet :

i l y a les chaudes, les tièdes et les froides. D’où l’expression : çà va chauffer. Mon réfugié préféré s’appelle Estéban. Il ressemble à Luis Mariano.

Il sourit toujours en montrant ses grandes dents.

Je ne comprends pas trop ce qu’il dit parce que quand il parle, il met des S partout :

la estatue, el estaline, les escaliers mais je sais qu’il dit toujours des choses gentilles.

Estéban, il ne peut pas retourner dans son pays parce que là bas,

il y a un dénommé Franco vraiment pas franc du collier.

En vacances, il va à Andorre. Cà lui rappelle l’Espagne.

Il nous ramène du touron, du nougat tout en longueur pas du tout rond.

Il envoie des cartes postales avec des jeunes femmes en costume

de toutes les provinces d’Espagne.

On peut toucher le tissu de leurs robes et de leurs coiffes.

Je reçois les mêmes de Bretagne, expédiées par des amis des parents : les Le Floch.

Espagnols, basques, bretons, même combat a dit un ami de papa..

Même combat

Les ophtalmos n'avaient pas froid aux yeux

En ce temps là, Monsieur Mariani était ophtalmo. C’est chez lui que je passe tous mes mercredis.

Parce que lorsqu’on est hyper mais pas trop top, il faut bien se soigner.

J’aime bien monsieur Mariani. Même s’il me fait un peu peur. Maman m’a dit qu’il a fait de la prison aux Baumettes pour avoir tué les bébés dans le ventre des dames un an avant que çà soit permis.

Maman dit que c'est très courageux ce qu'il a fait..... Qu'il ne fallait pas avoir froid aux yeux

Et qu'il l'a fait au nom du droit des femmes.

Moi je ne suis pas très rassurée. j’ai un peu peur que Monsieur Mariani s’en prenne aussi aux enfants sortis du ventre de leur mère. Alors je suis très gentille avec Monsieur Mariani pour ne pas l’énerver.

Pour ne surtout pas qu'il pense que je suis encore un bébé. C’est en prison que Monsieur Mariani avait appris à soigner les yeux. Avant, il était généraliste. Il soignait aussi les pieds, les oreilles et les fesses.

Mais chez les médecins, c’est comme chez les profs, plus on a de diplômes moins on travaille et plus on gagne

comme maman qui est agrégée d’anglais. J’aime bien aller chez Monsieur Mariani. Lui aussi m’aime bien. Comme je louche, il a décidé de m’opérer. Après l’opération, je suis partie avec maman en Pologne, un pays frère a dit papa.

Et les pays frères, ils sont très forts pour soigner les yeux.

On comptait les voitures

En ce temps là,

Nous voyagions en voiture

Les routes étaient longues

Alors

Nous jouions à compter les voitures....

2 chevaux, 4L, DS

Nous récitions les départements

Sur les plaques d'immatriculations.

Nous nous pincions en faisant le voeu

De mener la vie de nos rêves

quand nous serions grands

En ce temps là

J'aurais 35 ans en l'an 2000.

L'histoire, c'est étudier comment le passé voit l'avenir

C'était la Solidarité

En ce temps là.... ce fut.... l'Inondation.... De mémoire de Marseillais on n'avait vu cela qu'en 1892, et en 1907. Les rats sortirent dans les rues de Marseille.... Les bateaux se mirent à naviguer sur l'autoroute et la Solidarité avec la Cité s'installa.

La cité de la Gardanne, avait été construite en 1927, l'année de la naissance de Maman en pleine crise de logement..... Il fallait trouver des maisons aux sans abris, alors on avait construit des petites maisons sur le domaine de La Gardanne et un terrain de pétanque sous les platanes. Et puis le temps avait passé, le provisoire avait duré.... Les habitants de la Gardanne s'étaient retrouvés coincés dans un contrebas entre l'Huveaune et l'autoroute. «L'Huveaune, est un fleuve côtier du département des Boûches du Rhône qui prend sa source dans le Massif de la Sainte Baume dans le vallon de Castelette et se jette à Marseille dans la Mer Méditerranée» avais-je appris en Géographie.

En l'occurence, l'Huveaune venait de déborder et s'était jeté furieusement sur la Cité de la Gardanne. Les cabanons s'étaient retrouvés noyés sous les eaux. Mes copines de l'école, celles qui allaient au catéchisme, m'avaient tout expliqué sur cette l'inondation. L'Huveaune, ce sont les larmes de Marie Madeleine pleurant sur son sort dans la grotte de la Sainte Baume. Et peuchère, elle y a vécut 33 ans.....Elle n'eut pour vêtement que la toison de ses cheveux, et pour nourriture, que les chants des anges.

Maman, mon explication ne lui a pas plus du tout..... C'est n'importe quoi ton histoire.... Je vais te le dire moi pourquoi il y a l'Inondation. C'est parce que pour faire des économies, la Ville ne nettoie jamais les rives.... Et que Nestlé et Lafarge, ils ne pensent qu'à l'argent et ils jettent tous leurs déchets dedans et puis un jour, pff.... çà déborde et ce sont toujours les petits qui trinquent.

Moi je l'ai trouvé un peu nulle son histoire à Maman.... Mais vu la gravité de la situation et son regard furibard, il m'a semblé qu'il valait mieux que je me taise.

«Ces pauvres gens ont tout perdu. Il faut organiser la Solidarité». Maman se lança dans la bataille comme un général sur le front... La Solidarité a commencé. Maman a vidé les placards à vêtements. A droite, la Solidarité, à gauche la famille..... Au nom de la Solidarité j'ai vu disparaître dans la mauvaise pile mon pantalon mauve à patte d'ef et ma tunique psychédélique dont j'étais si fière parce qu'ils me faisaient ressembler à une mini Janis Joplin. Et puis, maman s'en pris sauvagement à mon armoire à poupée..... «Les blondes pétasses de Barbie ?.... Pour la solidarité.... La tenue de chirurgien ?.... pour la solidarité....». La Solidarité s'est aussi mis en ordre de marche..... dans les escaliers de l'immeuble... Il s'est agi de convaincre nos voisins de vider leurs armoires.... Sur notre pallier, pas de problèmes «les Gaymard sont socialistes.... Ils feront un geste». Et comme ils étaient très socialistes, les Gaymard participèrent, en effet, à la Solidarité. Plus nous montions dans les étages et plus la Solidarité semblait s'essouffler.... Et maman çà l'a faisait vraiment râler : «Chez les gens de droite c'est comme çà, il n'y a pas de solidarité...C'est du chacun pour soi....».

Maman avait l'air très contrariée, aussi je n'ai pas osé lui faire remarquer qu'au quatrième étage les voisins du pallier de gauche, eux non plus, n'avaient rien donné. Et que peut-être, la Solidarité, ce n'était pas une histoire de coté mais simplement de place dans les placards. Avec Maman, nous avons fait des grands tas, mis tous les tas dans de grands sacs poubelles.... Et puis elle m'a dit d'attendre le bateau du Secours Populaire..... «Fais bien attention..... Il ne faut pas te tromper» a dit maman.... Hors de question de donner nos sacs au Secours Catholique». C'est qui le Secours Populaire ? ai-je demandé, terrorisée à l'idée de ne pas savoir comment le reconnaître. Ce sont des gens qui donnent à ceux qui n'ont rien C'est pour cela alors qu'ils sont si populaires ? Oui on peut voir les choses comme çà. Et les catholiques ? Les catholiques ne le sont pas toujours.... très catholiques.

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